La convention de partenariat signée récemment entre la ville de Saint-Laurent-du-Var et le rectorat de l’académie de Nice permet de mettre en synergie les différents acteurs engagés dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Une problématique à prendre très au sérieux car le harcèlement prend aujourd’hui plusieurs formes et touche de plus en plus d’enfants et de jeunes.
Cela peut commencer de façon insidieuse. Une moquerie, un coup d’épaule, une mise à l’écart. Puis, l’action se répète, se renforce, se banalise… Jusqu’à provoquer un isolement, un mal-être, une crainte d’aller à l’école. Le harcèlement scolaire est aujourd’hui un véritable fléau. Selon une enquête nationale menée en novembre 2023, on se rend compte de l’ampleur du phénomène : 5 % des élèves du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont victimes de harcèlement. Ce qui représente en moyenne plus d’un enfant par classe.
Depuis plusieurs années, sous la houlette de son maire, Joseph Segura, et de son adjointe à l’éducation et à l’enfance, Brigitte Lizée-Juan, Saint-Laurent-du-Var a fait de la lutte contre le harcèlement à l’école une priorité. Différentes actions ont été entreprises pour faire face à ce fléau, comme en témoigne la récente conférence animée par Nora Tirane-Fraisse qui s’est tenue en salle Ferrière. La fondatrice de l’association « Marion la main tendue » est venue partager son expérience, elle qui a eu la douleur de perdre sa fille en 2013.
Victime de harcèlement scolaire, Marion s’est suicidée alors qu’elle n’avait que… 13 ans. Depuis cette tragédie, Nora Tirane-Fraisse œuvre sans relâche pour prévenir, lutter et surtout agir contre le harcèlement.
La signature d’une convention sur le harcèlement scolaire, annoncée au dernier conseil municipal, marque une étape supplémentaire dans la volonté de la commune de lutter contre ce fléau. Grâce à ce partenariat, elle renforce en effet son lien avec l’académie de Nice, pionnière dans la lutte contre le harcèlement à l’école.
La convention porte notamment sur la mise en place d’une synergie en matière de sensibilisation et de formation auprès de l’ensemble des acteurs éducatifs mais aussi sur la prévention et le traitement des situations de harcèlement.
Les actions de prévention et les ateliers mis en place sur la thématique du harcèlement et du cyberharcèlement se font également à destination des parents qui jouent un rôle essentiel dans la détection et la gestion des situations de harcèlement. À noter que l’ensemble des initiatives prises dans le cadre de cette convention de partenariat s’inscrivent dans le prolongement du programme pHARe, qui a pour objectif de lutter contre le harcèlement à l’école.
Comment reconnaître une situation de harcèlement scolaire ?
On parle de harcèlement lorsqu’un enfant est moqué, insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux de manière répétée. 3 caractéristiques définissent le harcèlement en milieu scolaire :
1. La violence : rapport de force et/ou de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
2. La répétitivité : les agressions se répètent régulièrement.
3. L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, plus faible physiquement ou psychologiquement et dans l’incapacité de se défendre.
Le harcèlement se fonde généralement sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que : l’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux), le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), l’orientation sexuelle ou supposée, un handicap (physique, psychique ou mental), un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement, bredouillement), l’appartenance à un groupe social ou culturel particulier ou tout simplement des centres d’intérêts différents.
Le programme pHARe, c’est quoi ?
Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école « pHARe » est un plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement. Mis en place depuis 2021, généralisé aux écoles et collèges à la rentrée 2022, il est étendu aux lycées depuis la rentrée 2023. 100 % des écoles et établissements mettent en œuvre ce programme.
Le programme « pHARe » est fondé autour de 8 piliers :
– Mesurer le climat scolaire.
– Prévenir les phénomènes de harcèlement.
– Former une communauté protectrice de professionnels et de personnels pour les élèves.
– Intervenir efficacement sur les situations de harcèlement.
– Associer les parents et les partenaires et communiquer sur le programme.
– Mobiliser les instances de démocratie scolaire et le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement.
– Suivre l’impact de ces actions.
– Mettre à disposition une plateforme dédiée aux ressources.
La politique de prévention s’est ainsi structurée autour du programme « pHARe », qui s’appuie aujourd’hui sur un réseau de 400 référents académiques et départementaux, répartis sur tout le territoire pour traiter les situations de harcèlement signalées par les chefs d’établissement et grâce à la mise en place du numéro d’urgence « harcèlement scolaire et cyberharcèlement » : 3018.
Si vous être victime ou témoin d’un cas de harcèlement ou cyberharcèlement, composez le numéro d’urgence : 3018 (appel gratuit, anonyme et confidentiel)
