Violences intrafamiliales : une lutte de tous les instants !

L’égalité hommes-femmes. Plus qu’un voeu pieu, une réelle volonté de la part de la municipalité dirigée par Joseph Segura.

Première action, la mise en place d’une délégation « égalité hommes-femmes » prise en charge par Vanessa Guerrier- Buisine, conseillère municipale : « Monsieur le Maire a souhaité s’emparer de cette belle cause, avec une mise en exergue de la notion de respect sous toutes ses formes ».
Autre action ? Pour faciliter l’accès aux parcs à tous les Laurentins, des toilettes hommes et femmes ont été installées. Mais Joseph Segura et son équipe municipale ont décidé d’aller plus loin, en menant une lutte de tous les instants, et sans concession aucune, contre les violences intrafamiliales. « Même si cette question ne relève pas de la compétence municipale, nous avons voulu nous en saisir. Parce que nous sommes très sensibles au bien-être des Laurentins et, par conséquent, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur de tels agissements. Nous devions agir », analyse la dynamique conseillère municipale.
Mais comment ?
« Nous avons mis en place des ateliers de prévention contre ces violences en lien, notamment, avec la commissaire de la circonscription de Cagnes, Audrey Basquin, et la Maison des solidarités départementales, compétente en la matière, en intégrant les polices municipale et nationale, la gendarmerie, le procureur, les associations de prise en charge des victimes, le CIDFF (Centre d’information sur le droit des femmes et des familles) et bien d’autres acteurs. L’objectif était de mettre en place une chaîne en toute transparence et assurant la transversalité dans les dossiers de violences, dès les premières fois jusqu’au départ du domicile. Parfois, les acteurs interviennent de façon indépendante, sans savoir qui agit ensuite ».
Ces ateliers se sont déroulés en juin. Puis, ont été restitués en septembre avec quatre thèmes clairement identifiés :
1. Le déroulé, parcours type d’une victime adulte. Le but est d’établir une fiche de prise en charge des victimes.
2. Action, prévention. L’intérêt de cet atelier est d’éditer une plaquette d’information aux victimes, aux témoins, mais aussi aux professionnels de santé.
3. Les préconisations pour la prise en charge des auteurs
4. La prise en charge des enfants

Et après ?

Mais après ? Que faire quand les victimes quittent leur domicile ? Vanessa Guerrier-Buisine poursuit : « Lorsque les mamans partent, elles le font souvent en laissant leurs affaires. Sans biberons pour leurs enfants, sans aucun produit de première nécessité. Sans aucune sécurité matérielle ». D’où l’importance du partenariat entre la municipalité laurentine et l’association Une voix pour elles qui, bien évidemment, a été prolongé. « Elle vient en aide aux victimes au moment où l’institution ne peut plus rien. C’est pour cette raison que, le 25 novembre dernier, une journée a été organisée à Cap 3000, qui répond toujours présent et fait preuve de générosité comme de nombreux commerces, la pharmacie de Cap, qui a fait un gros don, Starbucks Café, qui a offert le café toute la journée ou encore Body Shop. Les gens, aussi, ont été sensibilisés à cette cause et ont offert de nombreux caddies, des produits d’hygiène pour les enfants en bas âge, etc. » Cette sympathique, mais surtout très utile journée a été clôturée par la visite du Maire, qui a une nouvelle fois démontré toute sa détermination dans cette lutte mais aussi son empathie envers les familles touchées par ce drame.

PLUS QU’UNE PLAQUETTE, UN FORMIDABLE OUTIL
« Le 25 novembre, nous nous sommes rapprochés, avec un groupe d’élus, des pharmacies laurentines afin qu’elles connaissent les types de victimes et quels acteurs contacter pour leur prise en charge autour du numéro d’urgence. C’est un excellent outil de travail car les victimes n’ont souvent pas le droit de sortir, sauf pour aller chercher le pain – nous avions distribué des sacs à pain en ce sens – ou pour aller à la pharmacie ». Un premier volet, préventif, a été en effet construit autour d’une sémantique qu’on retrouve toujours quand les violences apparaissent. « Reste ou je brûle tes papiers », « C’est de ta faute si je suis comme ça », « Tu comprends rien, idiote ! Sans moi, t’es rien », « Quitte moi et t’es morte ! » et tant de mots plus forts les uns que les autres et qui sont souvent les signaux d’alerte, des signaux qui peuvent – doivent ? – signifier le départ de la victime afin de se préserver. Ou de faire appel à des acteurs efficaces et essentiels de cette lutte.
La deuxième page propose une information complète sur les différentes formes que peuvent prendre les violences. Mais aussi les réponses (actions) possibles pour y échapper. Enfin, les deux derniers volets de la plaquette sont consacrés aux contacts des acteurs et autres secouristes (numéros de téléphone, adresses mail…), prêts à tendre la main aux victimes à tout moment ! Un formidable outil de prévention et d’information pour les victimes mais aussi des réponses apportées à celles et ceux, confrontés à ces victimes, qui souhaitent agir et aux interrogations qui peuvent naître en pareil cas…