Jean-Paul Alimi, la passion de l’indépendance artistique

Directeur du Conservatoire de Musique de Saint-Laurent-du-Var depuis 1991, Jean-Paul Alimi nous a fait le plaisir de revenir sur son parcours et son amour pour l’Art Musical. Rencontre avec une personnalité culturelle reconnue de la municipalité.

A la tête d’une structure qui compte aujourd’hui plus de 500 élèves et une vingtaine de professeurs, Jean-Paul Alimi est devenu avec les années un acteur important de la vie culturelle laurentine. Egalement vice-président de la Fédération française de l’enseignement artistique et Directeur des études au Conservatoire à Rayonnement Régional de Nice, il reconnaît volontiers que la ville de Saint-Laurent-du-Var a toujours su, et aujourd’hui plus que jamais, se distinguer par sa capacité à œuvrer en faveur de la Culture.

« Quand je suis venu ici au Conservatoire, il y avait déjà une école municipale de Théâtre, structurée, avec différents cursus. Un conservatoire de Musique et d’Art Dramatique dans une commune moyenne, c’est particulièrement rare. Dans la région, il y a Nice et Antibes, mais on parle de villes bien plus grandes. Ce qui me motivait, c’était de partir de rien, c’était un projet de création ».

Etabli depuis plusieurs années à l’endroit même où se trouvaient les bureaux de l’ancienne Mairie, le Conservatoire de Musique a été rénové afin de répondre aux normes en vigueur comme aux attentes des corps enseignant et étudiant. Une des salles du rez-de-chaussée a notamment été réaménagée de façon à servir d’auditorium, lors de représentations musicales et théâtrales. Une nécessité pour Jean-Paul Alimi qui explique à quel point il est important, pour tout établissement d’enseignement artistique, de disposer d’un espace plus vivant, qui contraste avec les salles de cours. En outre, il se réjouit d’entretenir d’étroites relations avec la municipalité.

« On a différents échanges avec des associations, avec le Théâtre Georges Brassens. On essaie de répondre présents pour la plupart des opérations culturelles comme le Festival du livre, le Printemps des poètes ou l’Harmonie Municipale. On fait partie des forces culturelles de la Ville au service des laurentins ».

En tant que pianiste émérite, Jean-Paul Alimi sait parfaitement combien la Musique est affaire de passion mais aussi de travail.

« Ce que je veux transmettre est antinomique. Cultiver son amour pour la Musique se fait au prix de nombreux efforts. Dans une société régie par l’immédiateté, où les enfants ont tout, tout de suite, il est crucial de redire la valeur du travail. Il faut bien comprendre qu’un musicien ne peut jouer correctement d’un instrument qu’après 8 ans d’études ».

Membre de plusieurs formations musicales, il navigue entre diverses influences, de l’Occident à l’Orient, métissant son Art à sa guise, préférant l’universalité de la Musique aux étiquettes qu’on cherche à lui coller.

« Ce qui est intéressant avec le piano, c’est que l’on peut jouer seul. Le piano est un instrument qui fait toutes les notes de l’orchestre. En ce qui me concerne, j’ai fait du classique, de l’opéra et je m’intéresse aujourd’hui aussi au blues, au jazz. J’ai même monté dernièrement un groupe de musique orientale « Rose à Malices ». C’est drôle, petit, je détestais cette musique, ma famille n’écoutait que ça. Puis je m’y suis mis, j’ai rencontré Khaled Ben Yahia, qui joue du « oud », l’instrument roi en Orient. On mélange aussi des influences de l’Europe de l’Est, comme le klezmer ».

Alors que notre rencontre touche à sa fin, Jean-Paul Alimi revient sur les projets qui occupent et occuperont dans les prochaines années le Conservatoire de Musique. Si l’établissement participe à des missions scolaires pour mieux prodiguer son enseignement auprès des jeunes, il compte bien s’associer à une nouvelle structure d’importance, la Maison Arnaud, dont l’ouverture est d’ores et déjà annoncée pour septembre 2018.

« Grâce à Monsieur le Maire, on peut compter sur la Maison Arnaud. Il nous a fait un beau cadeau, même inespéré. Il voulait faire un pôle pour les jeunes, avec Nathalie Franquelin, autour des musiques actuelles. Avec cette future installation, on pourra procéder à des enregistrements, organiser des spectacles dans le jardin. Il y aura un foisonnement de propositions, surtout quand on imagine le mélange de la Musique Classique et de la Musique Actuelle. On va vraiment avoir une belle infrastructure, ce qui est très rare dans la région, mis à part pour le Conservatoire de Nice. C’est très stimulant ».