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Portrait d'un raconteur d'histoires

Christophe Peregrin, alias Pedro
Raconteur d'histoires

Si certains Laurentins connaissent Christophe Peregrin, alias Pedro, en tant que gérant de son restaurant La Mezzanine, ils ne savent sans doute pas qu’il est aussi et surtout un artiste guidé par la passion depuis sa plus tendre enfance. Ses oeuvres s’exposent actuellement au château de Crémat, en attendant une « surprise » pour les Laurentins en octobre prochain. Rencontre avec un véritable amoureux de l’art…

Si vous envisagez de parler d’art avec Pedro, mieux vaut prévoir de rester quelques heures avec lui. Dès que l’on évoque le sujet, ses yeux s’illuminent et sa passion se transmet à travers les mots et les gestes. Il faut dire que celui que certains ne connaissent qu’en sa qualité de gérant de son restaurant est tombé dans le chaudron artistique dès son plus jeune âge. « L’école n’était pas faite pour moi mais rapidement je me suis épanoui dans le dessin et la peinture, analyse-t-il en fouillant dans ses souvenirs. Mon grand-père a très vite détecté mon côté artiste car il voyait bien que je passais tout mon temps à dessiner. Ma prof de dessin aussi car c’est avec elle que j’ai eu le premier 20/20 de ma vie ! » Un professeur qui décèle le potentiel de Pedro et lui conseille vivement d’intégrer l’école des Beaux-Arts. « Je suis issu d’une famille modeste et je savais que ce n’était pas envisageable, mais je n’en ai ressenti aucune amertume », précise le Laurentin.

DES MÉTAPHORES EMPRUNTÉES À L’UNIVERS DES ANIMAUX, DE LA BD, DU CARTOON ET DES SUPER-HÉROS
À 15 ans, Pedro découvre les impressionnistes et tombe sous le charme de ce travail pictural qui le fascine : « J’ai pris une vraie claque ! » Ce n’est que quelques années plus tard qu’il se tourne vers le figuratif. Au gré de ses rencontres, Pedro commence peu à peu à faire connaître son travail. Il expose pour la ville de Nice (forum Nice Nord) et dans l’arrière-pays. Imprégné par l’univers de la bande dessinée, qu’il « dévore » depuis tout petit, l’artiste va ensuite s’épanouir dans un style très pop art qui est aujourd’hui sa marque de fabrique. « Un jour, j’ai ressenti le besoin de créer des oeuvres qui racontent une histoire, explique-t-il avec conviction.
Je pars toujours d’une thématique qui me touche ou d’un fait d’actualité et je le décline à travers des métaphores en y incorporant des éléments que j’emprunte à l’univers des animaux, de la BD, du cartoon ou des super-héros. »
C’est ainsi qu’il consacre un tableau à Albert Spaggiari en faisant apparaître un panda et les rats de Ratatouille, qu’il dénonce la malbouffe avec les 101 dalmatiens ou encore qu’il aborde le délicat sujet des violences faites aux femmes avec Batman et la fée clochette en version Harley Quinn. Des créations qui peuvent se matérialiser sur tout type de support. Pedro peint sur toile, mais aussi sur des palettes en bois ou des capots de voitures. Avec son collectif (Mec), il participe aussi à la déclinaison sous différentes formes d’une sculpture unique en forme d’étoile dans un projet plus global mené avec des amis artistes.

RENDEZ-VOUS EN OCTOBRE
Des idées et des projets, le Laurentin en a plein la tête. Et comme si son restaurant et sa passion artistique ne lui suffisaient pas, Pedro intervient également dans les écoles : « Les enfants ne cessent de m’étonner. Ils ont très souvent des remarques pertinentes et ils voient des choses dans les tableaux que l’on ne soupçonne pas. »
Aujourd’hui, cet artiste au parcours atypique est exposé à la galerie d’art du château de Crémat à Nice et quelques oeuvres ornent les murs de son restaurant. Mais avant de nous laisser partir, il nous dévoile une petite info : « Je réserve une surprise aux Laurentins pour le mois d’octobre… »
Il ne nous en dira pas plus pour l’instant, mais nul doute que vous pourrez découvrir à cette occasion l’univers de Pedro, le raconteur d’histoires.

  • Titre: Portrait d'un raconteur d'histoires
  • Date de publication: 21 juin. 2024
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