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L'eau : une ressource à protéger et à économiser

Au même titre que la France, notre Département connaît une sécheresse hivernale d’une longueur exceptionnelle qui compromet la régénération des nappes phréatiques. Une situation dramatique alors que la période estivale risque d’être encore plus chaude qu’en 2022.

Dans les Alpes-Maritimes, les nappes phréatiques étaient à un niveau qualifié de "très bas", en décembre, selon le bilan de BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), publié en janvier dernier. Près de trois mois plus tard, peu d'évolution notable, comme l'indique le bulletin hydrologique de la Dreal PACA. Après une "stabilité relative" des nappes dans les Alpes-Maritimes, en janvier 2023, "les niveaux demeurent bas
et en général sont équivalents ou inférieurs à ceux de janvier 2022"
, notent les spécialistes.
Les experts relèvent que les précipitations du mois de décembre et le pic de pluie de début janvier ont permis de faire remonter, un peu, les débits des cours d’eau de la région. Mais l'absence de précipitation après le 9 janvier additionnée aux températures douces a pour "conséquence directe la diminution progressive des débits de cours d’eau sur l’ensemble des bassins versants de la région".
Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, le gouvernement planche sur un « plan eau » qui devrait être présenté prochainement. De son côté, le ministère de la Transition écologique a organisé jeudi 23 février le premier comité d’anticipation et de suivi hydraulique (Cash) de l’année pour faire un point sur les "risques potentiellement significatifs" de la sécheresse.
Au final, sans un juste partage de la ressource amenuisée, les tensions risquent de monter encore d’un cran alors que les mois à venir vont être cruciaux.
Protéger, économiser, mieux gérer cette ressource vitale qu’est l’eau…

DES PLANTATIONS MOINS DEMANDEUSES EN EAU
Ces objectifs de la Ville passent par plusieurs actions concrètes, dont la désimperméabilisation des sols. Explications de Danielle Hébert, adjointe en charge des espaces verts. Les pratiques professionnelles
des jardiniers de la Ville évoluent pour une meilleure prise en compte de la gestion de l’eau. La typologie des plantations municipales change également avec le temps. Les jardiniers des
espaces verts s’efforcent de remplacer les fleurs bisannuelles fleuries et friandes en boisson par des espèces vivaces ou des arbustes, sobres en consommation et plus adaptées aux hautes températures.
"Ces palettes végétales ne nécessitent plus qu’un arrosage ponctuel, une fois qu’elles sont bien installées", commente Danielle Hébert, qui énumère : aromatiques, comme du thym et du romarin, du ciste et des plantes grasses aux feuillages plus épais, comme les sedums. Elles sont également mieux adaptées en tant que supports de biodiversité, avec des espèces à fort potentiel de pollinisation.
La Ville a également généralisé le paillage en pied d’arbre et d’arbuste, une couche protectrice idéale qui limite l’arrosage en été et protège du froid en hiver.

LES ALPES-MARITIMES EN SEUIL D’ALERTE
Début mars 2023, le préfet des Alpes-Maritimes a placé notre Département en "seuil d'alerte sécheresse" . Cette mesure implique des interdictions et restrictions :
• Interdiction d'arroser jardins et pelouses de 8h à 20h pour les particuliers, mais aussi pour les collectivités, golfs et autres espaces verts.
• Interdiction de laver sa voiture. Seules les stations équipées d'un système de récupération d'eau peuvent encore fonctionner.
• Interdiction de laver les rues à grandes eaux. Pareil pour les terrasses et autres cours. Seuls les appareils à haute pression sont permis.
• Interdiction de remplir ou de mettre à niveau les piscines. Seuls les nouveaux équipements en travaux pour éviter qu'ils ne s'abîment sont autorisés à être remplis.
• Fermeture obligatoire des fontaines si elles ne sont pas en circuit fermé.

QUATRE ACTIONS DE LA VILLE POUR PRÉSERVER L'EAU
1. Désimperméabiliser les sols du patrimoine municipal (ex-crèche Lou Pitchoun devenue Maison de la famille, et futur Centre Social des Pugets)…
Les cours d’écoles feront l’objet de travaux en ce sens. L’enjeu est de rendre moins minérales les cours et de les végétaliser, tout en gérant le cycle de l’eau.
2. Intégrer la préservation de la ressource en eau pour chaque futur aménagement.
3. Installer des brumisateurs dans les espaces publics comme cela a déjà été fait dans certaines aires de Jeux et dans le jardin de la VillA.
4. Connecter nos programmateurs d’arrosage grâce à des sondes hydrométriques pour arroser en cas de besoin uniquement.

JE M'Y METS ! 
• Je prends des douches plutôt que des bains. C’est 2 à 3 fois moins d’eau !
• Je choisis un pommeau de douche économique qui limite le débit d’eau tout en optimisant la pression du jet. Résultat : jusqu’à 50 % d’eau en moins pour une douche.
• Je ne laisse pas couler l’eau inutilement pendant que je prends ma douche ou que je me lave les dents.
• Les lessives avec phosphates, les détergents, l’eau de javel polluent l’eau : je fabrique ma propre lessive à base de savon de Marseille et de bicarbonate de soude.
• J’installe une chasse d’eau à deux vitesses : j’économise entre 45 et 60 % d’eau.
• Je fais tourner mon lave-vaisselle ou mon lave-linge uniquement quand ils sont bien remplis et je ne prélave pas ma vaisselle.
• Si j’ai un jardin, j’installe un récupérateur d’eau de pluie.

POUR ALLER PLUS LOIN... 
50 trucs et astuces pour économiser l’eau et l’énergie (livre gratuit au format pdf) : vu.fr/trucs

 

  • Titre: L'eau : une ressource à protéger et à économiser
  • Date de publication: 22 mar. 2023
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