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Rencontre avec Francis Huster, invité exceptionnel à Saint-Laurent-du-Var

La Culture est décidément au beau fixe à Saint-Laurent-du-Var en ce début 2018, et pour cause, Francis Huster, grand comédien habitué des planches, est venu présenter son spectacle « Dans la peau d’Albert Camus » sur la scène du théâtre Georges Brassens, à l’occasion de deux représentations exceptionnelles, les 21 et 22 janvier à 20h30.

Nous avons eu la chance de rencontrer le comédien et de lui poser quelques questions, avant qu’il ne remonte sur scène.

Connaissez-vous un peu la région ?

Je connais très bien cette région. C'est une région qui est merveilleuse. Elle est merveilleuse parce qu'elle s'émerveille. Au point de vue culturel, si elle a l'intelligence de s'appuyer sur la jeunesse, elle deviendra la région la plus française de toute la France. Il faut qu'on comprenne que la force de cette région n'est pas le Tourisme, mais la Culture.

Le Théâtre reste-t-il le lieu où votre passion s’épanouit le plus ?

Le Théâtre, c'est comme la Marine, il faut un commandant. Sans grand metteur en scène, il n'y a pas de Théâtre. La passion d'un acteur, c'est d'aller là où il est le plus utile. Cela fait 10 ans que je ne fais plus de télévision, j'ai choisi de bâtir quelque chose au Théâtre. Je reviendrai au Cinéma dans un an, mais c'est parce que je suis sur le point d'aboutir au Théâtre. L'aboutissement, c'est un théâtre, une troupe.

Qu’est-ce qui vous a décidé à incarner Albert Camus sur scène ?

L'élément déclencleur a été quand Jean-Louis Barrault m'a demandé de rendre hommage à Camus. Je lui ai promis avant sa mort de le faire, et l'ai donc fait pendant 3, 4 ans dans énormément de lieux. Il me reste désormais trois représentations, après cela, j'aurai rempli la mission que Barrault m'a confiée.

Avez-vous à cœur de ne jamais reproduire tout à fait la même interprétation/incarnation d’Albert Camus d’une représentation à l’autre ?

C'est absolument le sens. Il y a une charnière, une route, mais je ne joue jamais à la même vitesse ni aux mêmes endroits à chaque fois. Cela dépend beaucoup du public. C'est pour cela que je regarde les spectateurs avant d'entrer sur scène. Selon le public, je décide de jouer telle ou telle partie du spectacle, qui dure autrement trois heures dans son entièreté. Il n'y a pas d'improvisation pour autant, mais c'est comme un film où l'on monte tel ou tel passage au lieu d'un autre.

Souhaitiez-vous entretenir une forme de mystère sur l’écrivain au travers de ce spectacle ? Ou au contraire en dévoiler toutes les facettes ?

L'important, c'est que les gens puissent avoir leur propre avis sur Albert Camus, et que mon interprétation de l'écrivain ne les en prive pas. Le problème de notre époque, c'est que la nouvelle génération a été éduquée à accepter de reproduire le même schéma que leurs aînés. Il faut qu'ils puissent créer ce qu'ils veulent. En ce sens, j'accuse les anciennes générations qui ont mal considéré les jeunes, âgés aujourd'hui de 20 ou 30 ans. Les jeunes doivent s'émanciper du passé et se construire par eux-mêmes. Cela va très probablement exploser en 2018.

Si vous deviez être incarné par un autre comédien sur scène, qui aimeriez-vous que ce soit ?

Pierre Niney. Il correspond tout à fait à ce que je faisais quand j'avais son âge. J'espère pour lui qu'il aura tous les rôles que j'ai interprétés, Hamlet, Don Juan, Alceste, Le Cid.

Quels sont vos futurs projets ?

À la télévision, on me reverra bientôt dans une grande série, récurrente pendant trois ans. Pour le Cinéma, je vais tourner avec un grand metteur scène, cela sortira à l'hiver 2018. Pour le Théâtre, je reviens en septembre, je ferai ma rentrée avec une nouvelle pièce. Là, le 3 février, je jouerai à la salle Gaveau, « Horowitz le pianiste du siècle », aux côtés de Marie-Anne Le Guay, avec une mise en scène conçue autour d'écrans géants. Le 10 février, c'est un scoop, il y aura « À droite, À gauche » de Laurent Ruquier qui sera retransmis en direct.  

  • Titre: Rencontre avec Francis Huster, invité exceptionnel à Saint-Laurent-du-Var
  • Date de publication: 22 jan. 2018
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