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Rencontre avec Laurent Scalese, invité de marque au Festival du Polar

Parmi les auteurs émérites que la commune aura le privilège d’accueillir dans le cadre du Festival du Polar les 27 et 28 avril prochains en salle Deboulle, Laurent Scalese tient une place de choix et profitera de l’occasion pour présenter d’une part son nouveau roman « Pour le bien de tous », aux éditions Belfond, et d’autre part deux épisodes de la série policière « Cherif » qu’il scénarise.

Nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui pour explorer plus en détails son parcours et son œuvre.

 

Vous êtes-vous toujours destiné au métier d’écrivain et scénariste ? Comment cette vocation a pris forme ?

On ne se destine jamais à ce métier. Je me souviens simplement avoir vu le film « La Planète des Singes » à 9 ans. C’est à partir de là que j’ai commencé à développer une véritable passion pour la science-fiction, puis j’ai commencé à lire des livres et à vouloir écrire. En grandissant, j’ai réalisé qu’il serait difficile de me spécialiser dans le genre de la science-fiction, surtout en France, et j’ai alors choisi de me tourner vers le polar. L’aventure a commencé en 2000 véritablement, avec la publication de mon premier roman « Le samouraï qui pleure ».

Quel regard portez-vous sur le polar en tant que genre littéraire ? Avez-vous des auteurs ou des romans de chevet ?

Le genre du polar tend un miroir, celui de notre société, de ses dysfonctionnements, et plus largement du comportement humain. Beaucoup d’auteurs que j’admire, tels que Raymond Chandler et Jim Thompson, ont su apporter un éclairage particulier sur la condition humaine, jusqu’au roman de Thomas Harris « Le Silence des Agneaux », qui a été fondateur pour moi, dans sa manière d’explorer la psyché du tueur en série. En France, Jean-Christophe Grangé m’avait aussi beaucoup impressionné avec « Les Rivières Pourpres », qui avait un rythme endiablé, à l’américaine. De lire tous ces auteurs, de me confronter à eux, contribue à me nourrir en tant qu’écrivain et scénariste. 

Votre nouveau roman « Pour le bien de tous » marque-t-il une étape particulière dans votre carrière ? Comment le présenteriez-vous ?

Oui, il marque un tournant dans la mesure où j’évoque pour la première fois une réalité sociale et politique. Le roman s’articule autour d’une enquête ouverte à la suite de mystérieux enlèvements de migrants. J’y dresse le tableau d’une société française fragmentée, en quête d’unité. Bien sûr, l’angle humaniste est toujours de mise.

Vous écrivez aussi pour la télévision et intervenez notamment sur la série policière « Cherif ». Que pouvez-vous nous dire de cette expérience ?

Je suis co-créateur sur ce projet, j’ai commencé l’écriture en 2009-2010 et la première saison a été diffusée en 2014. Cette série a été pensée avec la volonté de prendre le contrepied des fictions policières habituelles, généralement dures ou graves, et de faire une vraie comédie. L’idée aurait pu être difficile à imposer mais des producteurs se sont montrés partants et le projet a été vendu à France 2.  L’originalité de cette série vient aussi de sa dimension multiculturelle, à travers le héros notamment, un policier d’origine maghrébine.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune auteur qui espère vivre de sa passion ?

Être publié est de plus en plus facile, en revanche, en vivre est devenu très difficile. Il est toujours possible de suivre une formation dans une école pour structurer sa pensée, c’est parfois utile. Le plus important néanmoins est d’être certain qu’il s’agit d’une véritable passion. Il faut avoir une âme, un univers, quelque chose à raconter. Avec le temps, on apprend à développer son style, à digérer ses émotions. C’est un travail de longue haleine qui requiert, au-delà d’une sensibilité particulière, un savoir technique pour captiver le lecteur.

Enfin, avez-vous des projets en cours ou sur lesquels vous souhaiteriez-vous pencher par la suite ?

J’ai travaillé sur un recueil de nouvelles qui sortira le 16 mai prochain. Nous sommes treize auteurs à y avoir participé. Le thème commun était la surdité et nous avons tous donné une interprétation personnelle du sujet. J’écris aussi depuis quelques mois une série judiciaire, qui invitera le lecteur dans les coulisses de la Justice.

  • Titre: Rencontre avec Laurent Scalese, invité de marque au Festival du Polar
  • Date de publication: 27 mar. 2019
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